Inflation : une volonté de limiter la hausse des loyers

L’encadrement des loyers a pour objet d’interdire aux propriétaires de faire payer à leurs locataires un prix au m² plus important que ce que prévoit la loi. Malgré le dispositif, le constat est sans appel : l’inflation a fait progresser plus rapidement les loyers depuis 2022. C’est pourquoi, le gouvernement avait fait voter à l’été 2022 un plafonnement de la hausse des loyers. Qu’en est-il aujourd’hui ? Explications.

1. Constat : une accélération de la hausse des loyers

QUEQUES CHIFFRES :

  • En un an à Paris, la hausse est passé de +0,6% en 2021 à +2,1% en 2022. C’est une étude de l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP).
  • En région parisienne, la hausse est passée du simple au double : +1,8% en 2022 contre +0,8% en 2021.

Pour les nouveaux locataires parisiens, l’augmentation a été plus importante. Les loyers dits « à la relocation » ont, en effet, grimpé de +2,6% dans la capitale. Les relocations se sont conclues à environ 27 euros par m² en moyenne en 2022 contre 26,2 euros en 2021. Cela traduit une tension sur le marché locatif malgré l’encadrement des loyers. Cette tension s’explique évidemment par une demande toujours aussi forte face à une offre de biens peu abondante.
La région parisienne limite la casse avec des hausses deux fois inférieures par rapport à Paris. Voici les chiffres : +1,4% en petite couronne et +1,1% en grande couronne.

Il faut retenir qu’un loyer se calcule en fonction de l’indice de référence des loyers qui lui-même dépend de l’inflation. Or celle-ci est à un tel niveau que sans le plafonnement décidé par le gouvernement, la hausse des loyers aurait sans doute été beaucoup plus forte.
D’ailleurs, selon la directrice de l’OLAP, Geneviève Prandi, reconnaît que le plafonnement de la hausse des loyers a été efficace.
C’est à ce titre, et dans ce contexte inflationniste, que le gouvernement a décidé de prolonger ce dispositif.

2. Un prolongement du plafonnement de la hausse des loyers

Par un ultime vote de l’Assemblée, le Parlement a définitivement approuvé mercredi dernier le prolongement du plafonnement de la hausse des loyers jusqu’au premier trimestre 2024.
Même si l’inflation a ralenti au mois de mai dernier (+5,1% sur un an), il apparaissait nécessaire aux yeux du gouvernement de poursuivre le dispositif tout en protégeant les locataires mais aussi d’éviter, comme le réclamaient certains députés de gauche, un gel des loyers.

La Fédération Nationale de l’immobilier (FNAIM) reconnaît une bonne nouvelle pour les locataires mais pas aussi bonne pour les propriétaires surtout ceux qui doivent déjà faire face à l’encadrement des loyers dans plusieurs grandes villes dont Paris.

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